« Je n'ai pas l'intention de tuer quiconque », dit le capitaine d'une voix rauque et honnête. Les habitants, cependant, n'étaient pas sereins : ils savaient que la mafia n'était pas une organisation qui tenait parole, et personne n'osait s'approcher de ces terrifiants bandits.
Personne n'osait les approcher, mais Kaël prit son courage à deux mains et entama une longue négociation avec eux.
« Salut, monsieur », dit Kaël d'une voix douce qui en disait longtemps.
Stupéfait, le chef a répondu : « Euh… salut. »
« Je voulais juste vous demander de vous en aller », dit Kaël, toujours d'une voix douce.
« Pourquoi donc, mon petit ? Et que fais-tu dans cette crèche à ton âge ? » a répondu le chef.
« Parce que cela ne vous appartient pas », répliqua Kaël.
« Haha, mon garçon, nous, la mafia, on ne nous a enseigné qu'une seule valeur : voler et tuer », répondit le capitaine d'un ton moqueur. Kaël échoua encore dans sa tentative de le convaincre, et le capitaine lui répliqua :
— On dirait que tu es encore jeune ; que fais-tu ici à ton âge ?
« Mes deux parents sont décédés et je vis seul, donc je dois me débrouiller », a répondu Kaël.
« Oh, comme c'est touchant », dit le chef. « Puisque tu es orphelin de tes deux parents, je te laisserai la vie sauvée… mais je te prendrai quand même en otage. »
« Merci, mais qu'allez-vous faire des autres ? » demanda Kaël, inquiet.
« Eh bien, je vais juste prendre les enfants pour les vendre. Mais ne t'inquiète pas pour leurs familles : je leur donnerai 15 % du produit de la vente, donc tu n'as pas à t'inquiéter », dit le chef de la mafia d'une voix maléfique.
Kaël se tut, mais une rage sommeil quilait au plus profond de son cœur continuait de grandir.
Quelques minutes plus tard, quand le chef ordonna à ses hommes d'embarquer les bébés, Kaël rassembla à nouveau son courage et leur demande de les laisser, mais il échoua encore. Le chef lui a dit :
— Reste en dehors de ça. Et si tu ne fais pas attention à ce que tu dis, je dirai à mes hommes de t'exécuter ; retiens bien tes mots, d'accord ?
Kaël comprit rapidement la situation et se tut, mais sa rage ne cessa de croître.
« On dirait que j'ai quelque chose dans la poitrine : plus je m'énerve, plus elle grandit. En ce moment elle est si grande qu'on ressemble qu'elle va exploser, se transformer en une créature mythique, une créature que personne ne pourra arrêter, une créature capable de rivaliser avec les pires monstruosités du monde et même avec le roi Kenya. Elle grandit, je la sens… elle n'est plus loin ; je sens qu'elle va exploser, » murmura Kaël au plus profond de son âme.
Quelques minutes plus tard, quand la brigade eut fini de mettre tous les pauvres bébés pleurant dans leur camionnette et qu'ils s'apprêtaient à partir, une lumière vive jaillit à l'arrière de la camionnette où Kaël était isolé. Le temps semble s'arrêter.
Le cœur de Kaël battait si fort qu'il résonnait dans ses tempes comme un tambour de guerre. Sa respiration est devenue saccadée ; chaque bouffée d'air lui brûlait la poitrine. Une chaleur étrange monte de son ventre jusqu'à sa gorge, étouffante, presque insupportable. C'est à ce moment-là qu'il se transforme complètement.
