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Chapter 1 - les origines

Dans un immeuble du sud du Japon vit Essonne Zora, une jeune femme stagiaire dans une entreprise aérospatiale.

Elle habite avec sa mère, Essonne Barbara, dans un quartier tranquille de la ville de Gihun.

Zora est une jeune femme talentueuse, connue pour sa gentillesse et sa grande empathie. Toujours accompagnée de Leei, son amie depuis son arrivée à Gihun — la première à lui avoir adressé la parole — leur lien est devenu si fort que beaucoup les appellent les jumelles.

Même si leurs envies sont différentes, leur amitié reste profonde.

Barbara, la mère de Zora, est une maman poule, très attachée à son unique enfant.

Zora passe ses journées à dessiner, à cosplayer les personnages qu'elle invente elle-même.

Au début, Barbara ne voulait pas que sa fille « perde son temps » avec ce genre de passion, mais elle avait fini par l'accepter.

Les journées étaient remplies de rires, parfois de larmes.

Souvent, Barbara ramenait des jeux vidéo pour passer des soirées à jouer, où Leei s'invitait toujours.

Un jour, Zora reçut une notification provenant du QX Game Japon :

le festival le plus célèbre et sélectif du monde, rassemblant les plus grands du gaming, du concept art et des nouvelles technologies.

C'est l'évènement de l'année, où les jeunes talents peuvent être repérés par les plus grandes entreprises.

Zora était aux anges.

La notification était une invitation personnelle pour se présenter au festival privé et ultra-sélectif.

Dans sa chambre, elle hurla de joie.

Ce cri alerta Barbara, qui accourut, une louche de cuisine à la main, la sauce encore fumante.

— « Pourquoi tu cries ? Qu'est-ce qu'il y a ?! » demanda-t-elle, paniquée.

Assise sur son lit, Zora répondit avec excitation :

— « Les QX Games viennent de me contacter ! Ils m'invitent au festival !!! »

Barbara fronça les sourcils, et d'un ton sec, répondit :

— « Ah… encore tes bêtises. »

En entendant ça, Zora se tut un moment.

Un mélange de colère et de ras-le-bol monta en elle.

— « Qu'est-ce que tu as contre moi ? Contre ce que j'aime ? Tu trouves toujours quelque chose à dire, même quand j'essaie de te plaire ! »

— « Je ne te déteste pas, Zora. Je veux juste ce qu'il y a de mieux pour toi. Ces choses-là… c'est inutile. »

— « Et pourtant, on dirait que tu prends plaisir à me rabaisser… » répliqua Zora.

Barbara s'approcha d'elle :

— « Je fais ce qui me semble juste pour toi. Pour nous. Tu ne le vois pas ? »

Zora esquissa un sourire ironique.

— « C'est pour ça que tu me caches qui est mon père ? »

Barbara baissa les yeux, sans rien dire.

— « J'accepte de faire ce que tu veux, de vivre ta vie à ta place, mais sois honnête au moins une fois. »

Barbara leva soudain la main et gifla Zora de toutes ses forces.

Le son fut bref, mais le silence qui suivit pesait lourd.

— « Je suis désolée, Zora… » murmura Barbara.

Zora, la main sur la joue, sortit précipitamment.

Barbara la suivit en criant :

— « Attends ! Où est-ce que tu vas ? »

Mais Zora claqua la porte violemment.

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Dehors, la ville japonaise brillait de mille couleurs.

Zora marchait, casque autour du cou, cahier à la main.

Sa colère était une reine assise sur un trône de feu.

Le vent froid balayait son visage, lui rappelant qu'elle était toujours en vie.

Elle finit par s'asseoir sur un banc public, sortit son crayon et ouvrit son cahier.

Les larmes tombèrent sur les pages blanches.

Elle se mit à dessiner, sans réfléchir, laissant ses émotions guider sa main.

Son crayon dansait avec la douleur, la musique dans ses oreilles accompagnait chaque trait.

Elle dessinait son âme, sa rage, son espoir.

Et, sans s'en rendre compte, un personnage naquit sur le papier : une héroïne masquée, enchaînée, tenant une clé dans sa main.

Zora la regarda, fascinée.

— « C'est moi… mais avec plus de courage et de liberté. » murmura-t-elle, un sourire tremblant sur les lèvres.

Elle écrivit un nom sous le dessin :

STARLA — la guerrière de l'espace, gardienne d'une pierre surpuissante qu'elle dissimule derrière un masque.

Le vent souffla doucement cette nuit-là.

Zora s'adossa sur le banc, regarda le ciel.

— « Si j'étais dans un film, c'est le moment où je devrais comprendre quelque chose qui change ma vie pour toujours… » dit-elle, mi-sarcastique, mi-épuisée.

Mais au loin, quelqu'un la regardait.

Un garçon, caché dans l'ombre, tenant dans ses bras une petite boîte cubique qu'il serrait comme un trésor.

Il observait Zora avec tristesse, puis partit, tête baissée.

---

Plus tard, Zora rentra chez elle.

Étrangement, la porte n'était pas verrouillée.

Elle entra : Barbara dormait sur le canapé, des traces de mascara sur les joues.

En entendant les pas de Zora, elle se réveilla et se jeta dans ses bras.

Les deux pleurèrent longuement.

Cette nuit-là, mère et fille dormirent ensemble.

Mais pendant son sommeil, Zora se mit à disparaître.

Les pages de son cahier se tournaient toutes seules, violemment.

Et soudain, elle n'était plus là.

---

Zora se réveilla dans un lieu inconnu.

De l'herbe, un ciel éclatant, un paysage aux couleurs irréelles.

— « Maman !!! » cria-t-elle, mais seule sa voix lui répondit.

Tout ce qu'elle avait dessiné semblait vivant : ses monstres, ses créations, ses univers.

Au loin, elle aperçut son cahier — mais toutes les pages étaient blanches.

— « Où suis-je ? Est-ce que je suis morte ? » murmura-t-elle, s'approchant d'une rivière lumineuse.

Une voix répondit derrière un arbre :

— « Non. Mais si la mort offrait un endroit si beau, je me tuerais sans hésiter. »

Zora sursauta.

Un garçon sortit de derrière les branches, jonglant avec des fruits, un sourire aux lèvres.

— « Qui es-tu ? » demanda-t-elle, méfiante.

— « Moi ? Je suis… moi. »

Zora le reconnut aussitôt :

— « Martin ?! Non… C'est impossible. Je t'ai dessiné ! »

— « Oui. Et je me souviens pourquoi. Quand Bille t'a humiliée, tu m'as créé pour t'aimer à ta place. » dit Martin, la voix douce.

Zora recula, paniquée.

— « Reste loin de moi ! » cria-t-elle.

Martin avança lentement, tendant la main.

— « Tu m'as créé pour t'aimer, Zora. Et c'est tout ce que je veux faire. »

Mais le sol se déroba sous ses pieds.

Zora tomba dans le vide, hurlant.

Pendant sa chute, son corps se transforma — ses vêtements, sa peau, ses yeux : elle devint STARLA.

Elle toucha le sol avec force, debout, puissante.

Martin l'observa, un sourire mélancolique sur le visage.

— « Tu es chez toi ici. Tu n'as plus à avoir peur. Tu es le sens de ce monde. »

Zora, troublée, sentit en elle quelque chose d'immense, une force nouvelle.

Martin s'approcha, lui tendit la main.

Quand leurs doigts se touchèrent, ils s'envolèrent.

Le monde chanta la chanson préférée de Zora.

Martin murmura à son oreille :

— « Tu pourras toujours revenir ici. Ce monde est à toi. »

---

Le réveil sonna.

7 h du matin.

Zora ouvrit les yeux, le cœur battant.

Barbara n'était plus là.

Elle se leva, chercha sa mère, paniquée, jusqu'à ce que la porte s'ouvre :

Barbara entra avec un sac de courses.

— « Euh… qu'est-ce que tu as ? Pourquoi cette tête ? » demanda-t-elle.

— « J'ai fait un rêve bizarre… mais c'est rien. » répondit Zora.

— « Assez bizarre pour te lever à 7 h un samedi ! » plaisanta Barbara.

Zora sourit faiblement et dit :

— « T'as raison, je vais me recoucher. »

Mais Barbara la retint :

— « Attends, Zora. Il faut que je te parle. »

Elle posa le sac sur la table.

— « J'ai beaucoup réfléchi. Je devrais te soutenir dans ce que tu aimes… comme une vraie mère. J'ai juste peur que tu finisses comme moi. »

Les mots tombèrent comme des lames dans le cœur de Zora.

Mais pour la première fois, un vrai lien venait de se rouvrir entre elles.

A suivre...

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