L'usine de production droïde fut renforcée et optimiser au cours des semaines suivante. Cet endroit était entièrement dédier envers la production mécanique, des câbles suspendus aux poutrelles métalliques alimentaient des consoles, des forges automatisées et des postes de travail improvisés.
Une cinquantaine d'ingénieurs et techniciens, tous recrutés parmi les survivants venus se réfugier au domaine Takagi, s'étaient rassemblés ce matin-là. Ils étaient assis sur des bancs de fortune, vêtus de manteaux rouges récemment distribués. Pour la plupart, ils étaient d'anciens mécaniciens, informaticiens, soudeurs, chercheurs, étudiants… Ils avaient accepté l'autorité d'Aurélien parce qu'il semblait savoir ce qu'il faisait — et surtout parce qu'il construis un avenir. Mais ils ne comprenaient pas encore ce que tout cela signifiait.
Sur une estrade simple faite de plaques d'acier, Aurélien se tenait debout, entouré de deux droïdes BX, et d'un écran holographique derrière lui. Deux de ses méchadendrites oscillaient lentement autour de lui, apportant une touche d'inquiétante étrangeté à sa silhouette pourtant calme.
Il leva la main, et le silence se fit. ''Vous êtes ici parce que vous avez des compétences. Et parce que vous avez choisi de ne pas simplement survivre… mais de reconstruire. ''
Il s'arrêta un instant. Un souffle de vent porta l'odeur du métal chauffé. '' Je vous ai donné ces manteaux rouges, non pour vous imposer une identité, mais pour marquer une transition. Vous ne serez plus seulement des ingénieurs. Vous serez les piliers d'un avenir nouveau. ''
Les regards étaient encore flous, hésitants. Certains chuchotaient, d'autres fronçaient les sourcils.'' Mais pour cela, il faut comprendre ce que nous cherchons à bâtir. Car dans un monde qui s'est effondré, si nous voulons éviter les erreurs du passé, il faut poser de nouveaux fondements. ''
Aurélien activa le projecteur.
L'image qui apparut était celle d'une silhouette ailée, stylisée, portant un flambeau dans une main, une clef dans l'autre. Deux crâne ornait le corps ailé, l'une orné d'une couronne de laurier, l'autre à moitié composé d'élément mécanique. ( voir la couverture) Rien de religieux, mais une allégorie, puissante, presque antique.
D'une voix solennel Aurélien raconta son espoir'' Il y a longtemps, dans un rêve — ou peut-être une vision — j'ai vu un homme connu sous nom d'Empereur. Il était le guide de l'humanité. Pas un roi, ni un dieu. Un bâtisseur. Un protecteur. Un homme qui croyait que la véritable force de l'homme résidait dans sa capacité à comprendre, à créer, à maîtriser son environnement. ''
Les ingénieurs écoutaient, surpris. Un homme leva la main — un ancien technicien en aérospatial.'' Et ce rêve… il est réel ? Ou c'est une sorte de… mythe ou de métaphore ? ''
Aurélien sourit. '' Ce rêve est une guide. Comme la science. Comme la vérité. Peu importe d'où il vient. Ce qui compte, c'est ce qu'il nous pousse à accomplir. ''
Il se tourna vers le reste du groupe. '' De même, il existe un autre modèle, plus ancien, plus dogmatique : celui des technoprêtres. Ils vénéraient la machine comme une divinité, suivant des rituels rigides, sacrés, répétant les gestes sans jamais les comprendre. Leur monde a sombré. Le nôtre sombrera aussi si nous ne faisons que copier. ''
Il tapa sur la console, affichant une maxime :
« Ce qui est divin n'est pas dans la machine, mais dans l'intelligence qui la crée. Et ce qui est sacré n'est pas le savoir ancien, mais la quête de compréhension perpétuelle. »
Un silence respectueux s'installa. Cette phrase résonna dans la halle comme une devise.
Le magos poursuivit. ''Je ne vous demande pas de croire. Je vous demande de chercher. De remettre en question. De construire. Ce manteau rouge est le symbole d'un engagement : celui de faire progresser l'humanité, à travers la connaissance, l'expérimentation, et la rigueur. ''
Il sortit un petit carnet de sa veste, noir et rouge, recouvert par un cadre métallique. '' Ceci est le Manuel de l'Omnissiah. Vous y inscrirez vos découvertes, vos observations, vos échecs, vos innovations. Il n'est pas sacré. Il est vivant. Et chaque page que vous y ajouterez sera un pas de plus vers la lumière. ''
Il le tendit à une jeune femme au premier rang — Akemi, autrefois étudiante en biotechnologie. Elle l'ouvrit, hésitante, puis hocha lentement la tête.
Aurélien continua. '' Dès aujourd'hui, nous ne sommes plus simplement un groupe de survivants. Ce complexe sera la Forge de l'Éveil. Chacun d'entre vous aura un rôle à jouer dans ce système. Le savoir sera archivé, codifié, partagé. Et à terme, ce que nous créons ici — systèmes, droïdes, structures, doctrines — pourra être transmis et profitera à toute l'humanité.''
Il marqua une pause. Ses méchadendrites se figèrent. '' La machine est notre bras. L'esprit, notre guide. Le progrès, notre devoir. ''
Après le discours, les ingénieurs retournèrent à leurs postes avec une attitude transformée. Le scepticisme n'avait pas disparu, mais une curiosité nouvelle s'était allumée. Dans les heures qui suivirent, plusieurs vinrent voir Aurélien avec des idées de conception, des améliorations de circuits, des algorithmes de coordination pour les droïdes.
Certains commencèrent à graver le symbole stylisé vu durant la présentation sur leurs outils : la flamme de l'esprit sur fond de roue mécanique.
Dans une alcôve, Akemi écrivait dans son carnet :"Aujourd'hui, j'ai compris que le savoir n'est pas un outil. C'est une responsabilité."
...
Le discours d'Aurélien s'était achevé depuis plusieurs heures. La grande halle industrielle bourdonnait à nouveau du bruit des outils. Les générateurs faisaient vibrer le sol, les postes de travail avaient repris leur activité, et les consoles holographiques affichaient des schémas mécaniques en perpétuelle modification.
Près d'un établi, un petit groupe d'ingénieurs s'était réuni autour d'une table métallique, des tasses de café à la main, pour discuter de ce qu'ils venaient d'entendre.
Yamada, un quinquagénaire bourru, ancien responsable de maintenance dans une usine d'assemblage, grogna tout en ajustant le col rouge de sa nouvelle tenue. '' Non mais… vous l'avez vu ? Il a l'air d'un prêcheur de secte. Une secte en manteaux rouges avec des bras mécaniques. ''
Il jeta un œil vers l'estrade, désormais vide. ''Et maintenant, on doit écrire dans un foutu "manuel sacré" ? J'ai signé pour réparer des droïdes, pas pour devenir une sorte de moine technologique. »
Saito, un trentenaire discret au visage fatigué, hocha la tête avec un sourire sarcastique. '' Honnêtement ? Je suis pas là pour croire en quoi que ce soit. Je suis là parce que dehors, y'a des zombies qui te bouffent la cervelle avant même que tu ais la chance de crier. Alors ouais, j'vais écrire dans leur manuel. Je vais même graver leur symbole si ça peut me garder en vie. ''
Akemi, la jeune étudiante en biotechnologie à qui Aurélien avait confié le premier carnet, se redressa, visiblement agacée. ''Il n'a pas dit que c'était un dogme. Il a justement insisté sur la quête de compréhension, la remise en question, la création. Il ne vous demande pas de croire à un dieu… Il vous demande de réfléchir. ''
Yamada haussa les épaules. '' Peut-être. Mais j'ai bossé trente ans pour des patrons qui disaient "penser différemment". Résultat, l'usine a fermé et les robots qu'on construisait ont fini par prendre nos jobs. Maintenant, l'ironie c'est qu'on en répare… pour aller mourir à notre place dehors ?''
Mikako, une mécanicienne d'origine rurale, observa le symbole gravé sur sa clé à molette — une flamme stylisée au-dessus d'une roue crantée. ''Je sais pas pour vous… mais moi, ça m'a parlé. Peut-être qu'il est fou, ou visionnaire, ou les deux. Mais au moins, il fait quelque chose. Il continu de bâtir et ça ne se limite pas au monde matériel.''
Akemi hocha la tête avec un certain feu dans les yeux. '' Et il parle d'avenir. De transfert de savoir. De structure. Il ne veut pas seulement survivre… il veut qu'on soit plus fort qu'avant. J'étais à l'université, avant tout ça. Personne n'a jamais parlé de l'avenir comme lui. ''
Saito prit une gorgée de café, pensif. ''Bon… si on doit repartir à zéro, autant essayer de le faire bien cette fois. J'ai vu comment il travaille. Ce type ne se contente pas de rêver, il code, il assemble, il teste. J'peux vivre avec un peu de messianisme, si derrière y'a de la production. ''
Un court silence s'installa. Les bruits mécaniques continuaient autour d'eux : des droïdes en cours d'assemblage, des imprimantes 3D projetant des composants, des servo-crâne en cours de calibration.
Puis, Yamada soupira. '' Ok. Il est peut-être taré. Mais il est notre patron taré. Et tant qu'il nous garde en vie, moi je dis : "Gloire au machin-truc et au flambeau de l'Intel-machin". ''
'' Omnissiah.'' corrigea Akemi avec un petit sourire.
''Ouais voilà. Santé. ''Ils levèrent leurs tasses et cognèrent doucement les bords dans un petit "clink" symbolique.
Les conversations discrètes comme celles-ci se multiplièrent au fil des jours. Ce n'était pas encore la foi, ni même l'adhésion totale… mais une chose essentielle avait germé : l'intérêt.
Et dans ce monde en ruines, où le confort n'existait plus, où les jours étaient incertains et les nuits menaçantes, une structure, une direction, et une idéologie construite sur la connaissance commençaient à apparaître comme une lumière dans les ténèbres.
Aurélien, quant à lui, observait de loin ces discussions, et notait tout. Il savait que l'adhésion ne se décrète pas — elle se cultive. Et dans le métal et l'effort de ces hommes et femmes, il voyait déjà les prémices d'un avenir forgé non par la foi aveugle… mais par la volonté éclairée.
..
La nuit enveloppait le domaine Takagi d'un manteau froid.
Sur la terrasse d'observation, trois ombres se découpaient dans la lumière lunaire.
Aurélien se tenait droit, les mains croisées dans le dos, observant la ville au loin. À sa gauche, Sémiramis, drapée dans une cape d'un pourpre profond, scrutait l'horizon d'un regard acéré. À sa droite, Saeko, son katana à la ceinture, bras croisés, fixait silencieusement le visage de l'homme qu'elle aimait.
Le silence était dense, mais pas vide. Il résonnait de pensées lourdes, d'anticipations voilées. ''Tu es tendu.'' dit Saeko doucement, la voix grave, posée. '' Est-ce la ville, ou ce que tu crois qu'elle cache ?''
Aurélien inclina légèrement la tête. ''Ce qui approche... ce que je ressens... dépasse les morts-vivants. Ceux-là, au moins, sont simples. Prévisibles. ''
Il marqua une pause.'' Mais les idées, elles, ne se tuent pas. Elles prennent racine dans les failles, et se nourrissent de la peur et du doute. ''
Sémiramis pencha légèrement la tête, curieuse. ''Tu parles comme un prêtre, Aurélien. Tu bâtis des machines, des usines, une armée… et maintenant, une foi ? ''
Aurélien se détourna lentement de l'horizon et fit face aux deux femmes. '' Ce monde n'a plus de valeurs. Plus d'axe moral. Les gouvernements sont tombés, la science est reléguer comme un éléments non essentiel, la religion est absente ou corrompue. Si je veux empêcher le chaos de consumer ce qu'il reste de l'esprit humain… je dois offrir une alternative. ''
'' Une religion ? '' demanda Saeko, les sourcils légèrement froncés.
'' Non… '' répondit-il avec calme. '' Une discipline sacrée. Une vision du monde capable d'unir les esprits sans les enchaîner à des dogmes morts. Une synthèse. ''
Il fit quelques pas sur la terrasse.
'' Le rêve de l'Empereur : un monde où l'humanité s'élève par la connaissance, par la maîtrise de soi, par la civilisation. Et l'ordre du Mechanicum : une foi dans l'intelligence, dans la création, dans la symbiose entre chair et machine. ''
Puis il déclara, d'une voix calme mais tranchante : ''Ce qui est divin n'est pas dans la machine, mais dans l'intelligence qui la crée. Et ce qui est sacré n'est pas le savoir ancien, mais la quête perpétuelle de compréhension. ''
Sémiramis croisa les bras, dubitative. ''Tu veux donc créer une doctrine. Un nouveau cadre moral. Tu penses vraiment que les gens vont te suivre là-dedans ? ''
''Certains refuseront. Certains riront. Mais d'autres… d'autres comprendront. Parce qu'ils sentiront, au fond d'eux, que le vide appelle quelque chose. Et que le Chaos ne se combat pas uniquement avec des armes. Il se combat avec du sens. ''
Saeko prit la parole, son ton empreint d'un mélange d'admiration et de lucidité : ''Et toi, tu prétends porter ce flambeau. Offrir une voie. Est-ce que tu comptes te faire adorer, Aurélien ? Te faire vénérer comme un dieu? ''
Il se tourna vers elle, et cette fois, son regard se fit plus doux.'' Je ne veux pas d'un culte de ma personne. Mais je veux ériger une forteresse dans l'esprit des hommes. Quelque chose de plus fort que la peur, plus solide que le doute. Car si je ne le fais pas… quelque chose d'autre le fera. Et cette chose, elle à déjà essayer de m'engloutir. ''
Sémiramis échangea un regard bref avec Saeko. L'épéiste s'approcha d'Aurélien et posa une main sur sa poitrine. '' Tu parles d'ennemis que personne ne voit encore. De voix que seul toi sembles entendre. Le Chaos ? Ce n'est qu'un mot pour l'instant. ''
''Un mot… '' répéta Aurélien, le regard lointain. '' Mais un mot qui viendra bientôt porter mille formes. Des sectes. Des hallucinations. Des failles dimensionnelles. Ce monde s'est fissuré. Le mana est une brèche. Le reste suivra. '' Les souvenir du magos avec qui il a fusionné, l'on traumatisé à cet égard. Tant son tombé face aux murmures. Même Horus, le fils préféré, celui qui était le bras drois de l'Empereur, y a succombé, amenant la galaxie dans une ère de tourments infernaux.
Un silence pesant s'installa. ''Alors tu veux créer une foi préventive. Une forteresse mentale avant l'invasion invisible.'' souffla Sémiramis.
Aurélien hocha la tête.
''Exactement. Et cela commence avec mes ingénieurs. Avec des symboles. Des mots. Des codes. Une liturgie de la connaissance. Un respect sacré pour la logique, la recherche, l'amélioration de soi. ''
Saeko serra doucement la main d'Aurélien. ''Alors nous te suivrons. Mais souviens-toi… ''
Elle leva les yeux vers lui, déterminée. '' Celui qui allume une flamme dans la nuit attire aussi les papillons... et les monstres. ''
Aurélien esquissa un sourire triste. ''C'est pourquoi je forge cette lumière avec du métal. Et que je veille à ce qu'elle ne vacillera jamais. ''
Aurélien s'éloigna sans un mot de plus, ses pas absorbés par le gravier silencieux de la terrasse. Les méchadendrites repliées comme les ailes d'un oiseau de métal au repos, il disparut dans l'ombre d'un couloir, laissant derrière lui le poids de ses intentions — et l'écho d'une vision encore incomprise.
La terrasse retrouva son calme. Le bruissement des bambous dans le vent, le murmure des feuilles glissant sur les dalles, le clapotis d'une fontaine lointaine. Sous la lumière blafarde de la lune, Sémiramis et Saeko restèrent seules, silencieuses un instant.
Sémiramis laissa échapper un léger rire, rauque et doux à la fois.
''Ce garçon n'a pas idée de ce qu'il provoque, '' dit-elle d'une voix voilée, presque caressante. '' Le Chaos… ça ne se repousse pas seulement avec du métal ou des machines. ''
Saeko tourna la tête, méfiante.
Sémiramis esquissa un sourire qui ne touchait pas tout à fait ses yeux. '' J'ai vu des royaumes brûler, étranglés par des cultes sans visage. Des cités entières avalées par des prières impies. Ce qu'il nomme dieux sombres… je les ai déjà croisés, sous d'autres noms. ''
Saeko haussa légèrement un sourcil. '' Tu insinues que tu viens d'un autre monde. »
« Je ne l'insinue pas, » répondit-elle calmement. « Je l'affirme. »
Sémiramis tourna vers elle un regard empreint d'une étrange douceur. '' J'ai vu des mondes tomber. Pas conquis, non. Mais s'effondrer de l'intérieur, rongés par des murmures qui n'avaient ni nom ni visage. Le Chaos n'a pas besoin de frapper fort. Il chuchote, il séduit, il attend. ''
Elle s'arrêta devant une lanterne éteinte et effleura sa surface froide du bout des doigts. '' Là où il passe, même les étoiles finissent par douter de leur lumière. ''
''J'ai vu des héros devenir dieux. Puis se faire dévorer par ce qu'ils avaient voulu surpasser.''
'' Et ceux qui s'y confrontent seuls, sans dieux, sans credo, sans chaîne, deviennent souvent ses champions... ou ses victimes.''
Un silence. Puis elle ajouta, le regard lointain : '' Parfois les deux.''
'' Il est… singulier. D'une intelligence dangereuse, oui. Trop jeune, bien sûr. Mais surtout… il regarde les ténèbres sans ciller. Ce n'est pas courant.''
Elle se mouva avec grâce, sa robe glissant sur la pierre dans un bruissement soyeux. Son ombre se mêla à la nuit, majestueuse, presque irréelle.
'' Le Chaos… l'a sans doute déjà vu. Peut-être même l'a-t-il déjà approché. Mais lui… lui ne se détourne pas. Et ça, je dois l'avouer… m'intrigue.''
Saeko serra les poings. '' Il ne tombera pas.''
''Peut-être. Mais c'est justement cette incertitude qui me touche,'' murmura Sémiramis.'' Le tragique... tu comprends ?''
Elle s'approcha lentement de la balustrade, laissant son regard s'égarer dans les ténèbres. Le vent jouait dans ses cheveux sombres, et sa voix se fit plus grave, presque élégiaque. '' Un homme qui voit l'Abîme. Qui sait qu'il n'en reviendra probablement pas. Mais qui y va quand même. Non par gloire. Non par devoir. Mais parce que personne d'autre ne le peut.''
Elle ferma les yeux. '' C'est beau, en un sens terrible. Comme un poème inachevé, écrit avec du sang.''
Le silence tomba de nouveau, plus lourd cette fois. Un bruissement de tension.
''Ce genre d'homme… ceux qui façonnent le réel selon leur volonté… ils sont rares. Dangereux, mais rares. Et j'ai appris à reconnaître quand une étoile naissante perce les brumes de l'apocalypse. ''
Saeko serra légèrement la garde de son sabre, mais sa posture se relâcha. Elle ne ressentait pas de menace dans les paroles de Sémiramis, seulement une lucidité crue. Et une fascination mal dissimulée.
''Tu veux le manipuler ? '' demanda-t-elle sans détour.
Sémiramis rit, doucement. ''Non. Je veux voir jusqu'où il ira. Peut-être même l'aider à ne pas se perdre. ''
Elle se retourna, et pour la première fois, son regard portait autre chose que du calcul ou du divertissement. Une forme d'attention intense, presque intime. Elle murmura, pour elle-même : '' Ce serait un gaspillage de laisser un tel feu se consumer seul dans la nuit. ''
Saeko ne répondit rien. Elle comprenait. Elle avait vu naître cette lueur dans les yeux d'autres femmes autrefois : une promesse, ou une décision silencieuse.
Aurélien avait capté l'attention d'un esprit ancien, d'une souveraine qui avait survécu aux dieux et aux poisons.
Pour le meilleur ou pour le Pire?
Notes de l'auteur: J'ai tenté de préservé l'aspect religieux que j'aime dans l'Impérium sans que cela nuise pour autant au développement de l'Empire. Peut être est-ce que c'est foiré ? Mais qu'importe c'est une Fan-fic et j'écris pour m'amuser.
Aussi, Sémiramis est-elle vraiment celle de l'univers Fate? Qui sait dans cet univers vaste et incompris?
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